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Affaires compensatoires : les vrais chiffres
Un article de presse a répandu durant la fin de la semaine dernière une information erronée. Les affaires compensatoires liées à l'achat du futur avion de combat de l'armée suisse généreraient 15% de coûts supplémentaires. Ce chiffre est faux et tendancieux.
Les affaires compensatoires sont généralement liées en Suisse à des coûts supplémentaires de quelques pourcents, le plus souvent aux alentours de 2% et pouvant atteindre 5% dans certains cas. Le chiffre de 15% correspond à des pays qui ont des difficultés à livrer les produits souvent de haute technologie commandés par les entreprises soumises à des affaires compensatoires.
Pour la Suisse au contraire, le bilan économique des affaires compensatoires est remarquablement positif. L'achat des avions, par exemple, sera compensé à 100%, soit 8 milliards de commandes à l'économie suisse dont 2,4 milliards pour la Suisse romande et 400 millions pour la Suisse italophone. Non seulement de très nombreuses entreprises verront leur chiffre d'affaires augmenter mais ces montants très important seront liés à des transferts de savoir-faire durable dans des domaines pointus, à de nouvelles technologie, au maintien et au développement de places de travail très qualifiées, à l'accès à des marchés compliqués et habituellement fermés. Ces revenus généreront des rentrées fiscales importantes. Il faut enfin savoir que les participations industrielles ne se limiteront pas aux entreprises spécialisées. Environ 40% iront à des domaines civils tels que l'horlogerie, la mécanique, le métal, les machines, l'électronique, le caoutchouc ou encore les matières spéciales.
Les participations industrielles constituent une chance remarquable pour la Suisse. Elle y trouve encore un autre avantage : les systèmes acquis par l'armée suisse pourront être maîtrisés par l'industrie du pays, ce qui garantira son indépendance en cas de crise. Renoncer aux participations industrielles, c'est se tirer une balle dans le pied.